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Impact économique de la pandémie du Covid-19 sur l’économie tunisienne pour l’année 2020

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Le Gouvernement Tunisien s’est attelé depuis quelques mois à finaliser les études nécessaires permettant à la fois de mettre en place un programme de relance économique afin de faire face aux impacts de la pandémie du COVID-19 au niveau économique et sociale et de bien préparer le plan du développement 2021-2025.

Un certain nombre d’études ont ainsi été lancées dans ce cadre dont celle réalisée en étroite collaboration entre le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale sur « l’Impact de la pandémie du COVID-19 sur l’économie tunisienne pour l’année 2020 » sujet de la conférence de presse d’aujourd’hui.

Cette étude évalue l’impact de la pandémie du Covid-19 sur l’économie tunisienne au niveau macroéconomique, ainsi que sur les micros et très petites entreprises (MTPE) et les ménages. L’étude met ainsi en exergue l’impact du confinement et des mesures prises par le gouvernement tunisien pour contrôler la pandémie sur la sphère économique. Cette analyse fait une estimation des retombées en termes d’accroissement de la fragilité financière des MTPEs et d’aggravation de la pauvreté monétaire et multidimensionnelle des ménages. Elle propose plusieurs recommandations concrètes et opérationnelles pour accompagner les populations vulnérables et les MPTEs durant les phases de la crise, de la récupération et de la relance post-crise.

Selon l’étude, la pandémie du Covid-19 entrainerait en 2020 une croissance du PIB de -4,4%, une baisse de -4,9% de l’investissement global, de -8% pour la consommation des ménages et pour les exportations, avec une baisse attendue des importations avoisinant les -9,6%. En outre, le confinement et la baisse de la production risqueraient d’engendrer une augmentation du taux de chômage à 21,6% contre 15% actuellement, soit près de 274 500 nouveaux chômeurs de plus pour la seule année 2020. Le taux de pauvreté monétaire passerait à 19,2% contre 15,2% actuellement, faisant basculer les revenus d’environ 475 000 individus en-dessous du seuil de pauvreté monétaire. Les simulations réalisées montrent que le choc du Covid-19 accentuerait la fragilité financière de certains secteurs d’activité à savoir les industries non manufacturières (-29% sur le chiffre d’affaires), le tourisme (-23% sur le chiffre d’affaires), le transport (-19,6% sur le chiffre d’affaires) et le textile (-17,7% sur le chiffre d’affaires). Le gouvernement tunisien a apporté des réponses socio-économiques immédiates pour limiter l’impact de la pandémie sur les populations vulnérables (ménages et micro entreprises) ainsi que des mesures à plus moyen terme.

Afin d’assurer une relance économique effective, l’analyse réalisée dans le cadre de cette étude, suggère, entre autres sur le court terme, d’allouer aux MTPEs une enveloppe d’appui financier direct à hauteur de 447,5 MDT (soit environ 1% du budget de l’État) pour chaque trois mois de confinement. L’étude suggère de mettre en place des unités de coordination de l’action gouvernementale, entre les différents intervenants au niveau central, mais également entre l’administration centrale et les autorités régionales et locales (gouvernorats et municipalités) pour le suivi et la mise en œuvre effective des mesures engagées. Ce train de mesures sera complété par le développement de plateformes numériques couplées avec des applications mobiles afin de faciliter le recoupement des informations. Sur le long terme, et dans le but de renforcer la résilience face à cette crise du Covid-19 et d’éventuelles autres crises de cette ampleur, l’étude suggère de renforcer le rôle de l’économie sociale et solidaire qui constitue une réponse effective en faveur de la création de richesses au niveau territorial et de l’inclusion des populations vulnérables. Elle souligne le besoin de promouvoir le rôle de la digitalisation et des plateformes numériques dans l’accès aux marchés et la continuité de l’activité. Elle incite également à encourager la généralisation de centres de formation aux technologies numériques à l’ensemble des régions intérieures sans oublier la formalisation et l’intégration du secteur informel.